Vous êtes nombreux à me demander des nouvelles par courrier, par mail, depuis mon choix de me retirer des mandats politiques.
Des messages sympathiques, des encouragements, des invitations, ça fait toujours plaisir ! Je n'ai hélas pas le temps de me rendre à toutes les invitations compte tenu de mes nouveaux engagements professionnels et associatifs qui me mobilisent sur beaucoup de déplacements dans toute la France.
Les souvenirs de dix ans d'engagement en tant qu'élu sont nombreux, de belles rencontres humaines, des projets qui ont pu aboutir et d'autres qui se sont parfois fracassés sur le mur de la procrastination, maladie répandue dans une partie de la classe politique. Je n'ai aucun remord, que de bons souvenirs !
Comme je l'ai souvent expliqué, je n'ai pas quitté la politique, je ne l'ai jamais quitté car pour moi la politique c'est la vie de la cité, "polis". Être élu n'est pas une fin en soi, c'est un moment, un temps où l'on se met au service de l'intérêt général, de sa commune, de son département, de sa région ou de son pays. J'ai toujours dit que ce serait un temps, c'est ce que j'ai fait pendant dix ans. Il existe mille façons de servir l'intérêt général bien loin de la conception étriquée de la politique de quelques apparatchiks qui sont plus inspirés par les calculs de Machiavel que par le courage de Jaurès. Agir pour la cité, cela peut être dans une entreprise, dans une administration, dans une association, ...
Pas facile à expliquer cette décision, ou cette vision de voir les choses, dans un pays où la politique est devenue un métier, une forme de caste que l'ère du dégagisme tend à changer et tant mieux !
En 2016, j'ai annoncé que je retournais à la vie professionnelle après une prise de recul par la formation et en particulier un Master 2 à La Sorbonne, au CELSA. Retour sur les bancs de la fac comme beaucoup de personnes qui vivent une transition.
Dans le cadre d'une relation de confiance, mon travail porte, depuis la fin juin, sur les nouvelles formes d'emploi. Cela est cohérent avec mon parcours professionnel (formation, transition professionnelle) et mon appétence pour les ressources humaines. C'est passionnant vu le nombre de rencontres, d'acteurs différents, de projets. Il y a beaucoup de bienveillance. Je rencontre des personnes qui échangent sur les conditions de réussite des projets, ça fait du bien !
Je continue par ailleurs à m'engager par le bénévolat associatif. Que ce soit en tant que Président de l'association nationale "Territoires zéro chômeur de longue durée", de Vice-Président de la Fondation Travailler Autrement - vers les nouvelles formes d'emploi, ou au conseil d'administration d'Entreprises et Progrès, des lecteurs d'Alternatives Économiques, du Pacte Civique, ou aux côtés d'ATD Quart Monde. Le bénévolat, ce n'est pas toujours facile mais on est dans le concret au quotidien. Il y a moins d'un an, l'association "territoires zéro chômeur de longue durée" n'existait pas, aujourd'hui nous accompagnons une centaine de territoires et j'ai constitué une équipe d'une dizaine de salariés qui mettent en œuvre le projet au quotidien. La preuve par l'action.
Je fais le tour de France sur le plan professionnel, et j'en fais un deuxième sur le plan associatif, dans tous les territoires. Des rencontres étonnantes, des innovations décapantes qui valent bien tous les discours sur des estrades !
La gauche est un champ de ruine, c'est vrai, à défaut d'avoir été le champ de bataille des idées. Ce n'est pas faute d'avoir tenté d'apporter des idées avec un livre (en 2016 "La gauche a perdu sa boussole : offrons-lui un GPS !") et avec la loi sur les territoires zéro chômeur de longue durée (évoquée par Emmanuel Macron et par Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle).
J'ai toujours eu plus d'écoute à l'extérieur qu'à l'intérieur, eh bien quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer de monde !
Parfois on me sollicite en me disant de revenir dans cet espace politique. Mais j'aime trop ma liberté, celle de pouvoir dire ce que je pense, où je veux, de rencontrer qui je veux (c'est mon côté franc-comtois). Je n'ai pas vocation à entrer dans une forme de servitude volontaire pour des intérêts de partis dont je connais trop bien le fonctionnement pour avoir été secretaire national à l'organisation de l'un d'entre eux. Je pourrais en écrire des tomes.
Les partis sont utiles, mais moi j'ai le sentiment d'être utile ailleurs. Le "courage", il en manque, espérons qu'il revienne au centre du combat politique.
J'apprécie des personnes de gauche, du centre, de droite. Cela est parfois vu comme un crime pour quelques dogmatiques sectaires, ce sont les fainéants de la pensée. Pourtant, personne n'a le monopole des solutions, elles sont multiples.
Je ne suis jamais indifférent face aux injustices et elles sont nombreuses, mais j'ai choisi une autre voie pour tenter de les faire reculer. Quand on me sollicite pour l'intérêt général, je suis toujours disponible comme je l'ai été la semaine dernière auprès de la Ministre des Transports sur la question des Taxis et des VTC. C'est bien normal.
Et je profite de cette liberté retrouvée pour lire, écrire, voyager, ... profiter de la famille, tout simplement vivre car c'est quand on découvre que l'on a qu'une vie qu'on en commence une deuxième. J'ai 39 ans, et je compte bien réaliser mille projets dont beaucoup seront politiques, au sens de la vie de la cité, et d'autres personnels.
Alors salutations à tous ceux qui continuent à me suivre et au plaisir de nous retrouver dans de futurs combats.