J’ai rencontré récemment une jeune entrepreneuse pour échanger sur les difficultés qu'elle rencontre suite à la création de son
entreprise.
Après plus d’un an d’activité, son entreprise est en constante progression et a atteint son seuil de rentabilité mais elle n’est pas
encore en mesure de se verser une rémunération.
Comme beaucoup de jeunes dans cette situation, elle n’a accès à aucune aide financière pour faire face aux dépenses de tous les jours,
d'abord parce qu'elle a moins de 25 ans et ensuite parce qu'elle est en activité. Elle s’est rendue dans toutes les structures existantes mais aucun dispositif n'existe dans cette
situation.
Cette absence de dispositif d’aide aux jeunes indépendants créateurs d’entreprises ne va pas dans le sens de soutenir l’esprit
d’entreprendre et la prise de risque. C’est un véritable frein pour les jeunes qui vivent seuls, qui viennent d'un milieu populaire, ou qui n’ont pas la possibilité d’avoir le soutien de leurs
proches.
Face à la crise, nous avons besoin de dynamiser notre économie, de créer, d’innover et donc de faire confiance dans notre jeunesse.
D'ailleurs, de nombreux dispositifs innovants comme "Entreprendre pour apprendre" (site internet : http://france.ja-ye.org/pls/apex31mb/f?p=17000:1001:894248817941322) visent à développer cet esprit d'initiative. Ainsi,
la pédagogie de l’action apporte initiative, dynamisme, prise de risque, travail en équipe et responsabilise les jeunes dans leurs choix et leurs décisions
Aujourd’hui, le plan « priorité jeunesse » présenté par le « Comité Interministériel de la Jeunesse » (47 mesures pour la jeunesse :
http://www.netpublic.fr/wp-content/uploads/2013/02/Rapport-du-Comité-interministériel-de-la-jeunesse.pdf)
reflète une grande ambition pour la jeunesse de notre pays dans les domaines de l'éducation, du logement, de l'emploi ou de la santé.
Pour exemple, il prévoit des mesures de soutien à la création d’entreprise (mobilisation du microcrédit, de prêts, garanties de la
Banque publique d’investissement), d’ouverture du RSA aux jeunes en recherche d’emploi à travers la « garantie jeunes » et l’expérimentation qui sera menée dans dix départements à partir de
septembre 2013.
De plus, le contrat de génération prévoit une mesure pour faciliter la transmission entre le chef d'entreprise et un jeune dans les
TPE. C'est une mesure essentielle car d'ici dix ans 700.000 chefs d'entreprise vont partir en retraite.
En dehors du plan priorité jeunesse et du contrat de génération, il n'existe pas de mesure d’accompagnement financier du jeune
entrepreneur, pendant les premiers mois d’activité ou pendant la première année, suite à la création d’une entreprise.
Je propose donc qu'un « contrat jeune entrepreneur » puisse être passé avec un jeune créateur d’entreprise indépendant pour lui
permettre d’avoir accès à une aide financière, la première année d’activité, qui lui permette de faire face à ses dépenses de la vie courante et donc de pouvoir passer ce premier cap essentiel
pour inscrire son projet dans la durée. Un entrepreneur dijonnais, membre du Mouvement des Entrepreneurs Sociaux (MOUVES), a proposé d'enrichir cette idée par la création d'une contrepartie à ce
contrat qui pourrait prendre la forme d'un engagement à mettre en oeuvre une démarche de responsabilité sociale et environnementale (RSE).
Faciliter la transmission d'entreprise, avec le contrat de génération, comme la création d'entreprise, avec cette proposition,
permettra sans nul doute de redonner aux jeunes confiance dans l'entreprise pour redresser notre pays.
Bien évidemment, ce type de mesure doit s'accompagner d'une simplification des normes et d'une visibilité fiscale, nécessaires pour un
projet durable.