La dynamique de création des entreprises

Plus d’un million d’entreprises ont été créées en 2022, c’est donc un nouveau record historique battu.

Cette croissance repose d’abord sur celle du régime de microentreprise (autoentrepreneur) qui est un véritable succès même si de nombreuses microentreprises ne réalisent pas de chiffre d'affaires (test d'une activité) ou produisent un faible chiffre d'affaires dans le cadre d'une activité complémentaire à une activité principale (cas de la pluriactivité pour plus de 500.000 salariés). C'est donc bien la dynamique des travailleurs indépendants qui tire la création bien plus que celle des création de TPE et de PME. Concernant les PME, le véritable enjeu est de les faire grandir et de favoriser l'émergence des entreprises de taille intermédiaire (ETI), l'émergence de champions dans les territoires.

Les sociétés unipersonnelles (SASU) arrivent en seconde position après la microentreprise. Ce statut est celui qui connaît la plus forte dynamique après la microentreprise ces dernières années. Les SASU sont favorisées par l'arbitrage entre salaires et dividendes (flat tax) mais il faut prendre en compte les coûts de gestion et le temps consacré aux tâches administratives (coût de création, compte professionnel, coût de l'expert comptable, cotisation foncière des entreprises, responsabilité civile professionnelle, ...) même si ces éléments ont tendance à se réduire par l'émergence de plateformes de gestion.

Il faudrait prendre en compte aussi la forte croissance des tiers statuts comme le portage salarial (contrat de travail), les coopératives d'activité (contrat cesa) et les couveuses (contrat cape). Ces tiers statuts n'apparaissent pas dans les statistiques de création d'activité alors que ce sont des voies possibles pour créer tout en se garantissant un niveau de protection sociale.
 

Le nombre d’entreprises individuelles est par contre en baisse malgré la récente réforme visant à simplifier son statut. C’est bien la SASU qui détrône désormais l’EI au régime réel ce qui est un changement majeur dans l'écosystème entrepreneurial historique. 

À l’intérieur de ces variations, il faudrait disposer de statistiques précises sur les métiers car de nombreux changements structurels sont à l’œuvre. Ainsi, si le nombre d'artisans et d'agriculteurs indépendants s'est réduit ces deux dernières décennies, les métiers ayant trait à la logistique, à l'IT / Digital, à l'écologie, aux services à la personne notamment sont en plein développement.

On peut toutefois se référer à l'observatoire statistique du Conseil National des Greffiers des Tribunaux de Commerce Observatoire statistique des greffiers des tribunaux de commerce (cngtc.fr), peu valorisé par les pouvoirs publics mais indispensable en complément des analyses de l'INSEE. Espérons d'ailleurs que les récents changements dans le processus de création des entreprises avec l'intervention de l'INPI ne fragilise pas le process existant avec les Greffiers qui est reconnu internationalement et envié.