Né à Besançon, j'ai toujours grand plaisir à retourner en Franche-Comté, terre d'engagements, terre de Victor Hugo, de Charles Fourrier, de Pierre-Joseph Proudhon ou de Gustave Courbet.
Après avoir visité il y a plusieurs mois le musée du temps à Besançon (http://www.mdt.besancon.fr/), où j'ai notamment découvert une formidable bande-dessinée sur les "Lip des héros ordinaires" de Laurent Galandon et Damien Vidal, je me suis rendu en famille au musée Gustave Courbet à Ornans.
Au-delà des paysages magnifique du pays d'Ornans, le musée respire la liberté ! On peut y apprécier notamment "Le chêne de Flagey", tableau de la controverse entre la Bourgogne et la Franche-Comté. En effet, Gustave Courbet ajoute en 1867 un sous-tire à l'oeuvre qui fait référence à la querelle qui opposent les villages d'Alaise (Doubs) et d'Alise Sainte-Reine (Côte d'Or) pour la localisation de la bataille d'Alésia. Le musée nous interpelle sur le duel Alaise/Alésia qui synthétise les confrontations idéologiques : Vercingétorix contre César, démocratie contre impérialisme, indépendance régionale contre pouvoir centralisateur, Courbet contre Napoléon III.
Pour Gustave Courbert : "Il faudra que l'on dise de moi, celui-là n'a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime si ce n'est le régime de la liberté" (3 juin 1870, Paris). Au moment où l'on traite souvent de l'art à travers son coût, il faut se rappeler que l'art a un coût mais que l'art n'a pas de prix car il incarne la liberté absolue, la liberté d'expression.